Une aventure de NextText
par Daniel Canty
illustrations de Stéphane Poirier

A1 est une réalisation de Daniel Canty
dans le cadre du projet NextText,
une initiative du laboratoire de médias expérimentaux Obx Labs
à l’Université Concordia de Montréal.
A1 combine un volet imprimé et un volet interactif.

A1 : imprimé
Réalisation et écriture : Daniel Canty
Illustrations : Stéphane Poirier
Conception graphique : Feed
Révision linguistique : Hélène Taillefer
Publié par Obx Labs

A1: interactif
www.ay-one.net
Production : Jason Edward Lewis, Obx Labs
Réalisation, écriture et scénarisation : Daniel Canty
Illustration et scénarisation : Stéphane Poirier
Programmation et design d’interaction : Bruno Nadeau, Obx Labs
Conception graphique et intégration Web : Feed
www.obxlabs.net | www.nexttext.net

Achevé d’imprimer en juin 2010 à Montréal
par Jean-Marc Côté Imprimeur.
A1 est une édition limitée tirée à 250 exemplaires.

Dépôt légal – 2010
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
ISBN 978-2-9811932-0-9
© 2010, Obx Labs


Aux États-Unis, l’exclamation A1 ! marque l’assentiment et le contentement. Si l’on est francophone, on prononce ay-one,
ou très mal.
En France, la A1 (ah, un) relie Paris à Lille. C’est l’autoroute la plus fréquentée du pays.
Si on est anglais ou qu’on parle anglais, et peut-être aussi amateur de science-fiction, on constate que, dans une typographie sans sérif, AI peut être lu comme les initiales d’artificial intelligence, ou ai (ey-i). Les découvertes réelles de l’intelligence artificielle sont souvent plus décevantes que leur fiction. Les initiales ai sont aussi celles de as if (comme si), et cela a quelque chose à voir avec la fiction, et les espoirs infondés.
Un ingénieur allemand, Walter Porstmann, en 1922, a établi le format international de papier, A1, où la relation de la longueur à la largeur de la feuille est égale à la racine carrée de 2. La pureté de la race, ou des mathématiques, n’y changera rien : les Arabes avaient établi ce ratio avant lui. Les proportions sont conservées à chaque pliage dans le sens de la longueur. Elles sont celles du livret imprimé.
Enfin, si on lit ceci, on sait que A est la première lettre de l’alphabet latin, et que 1 est le premier des chiffres. A1 marque le début du système alphanumérique. À partir de là, les chiffres et les lettres se prêtent à tous les usages.
Assez. Cette histoire, qui parle de commencements, doit bien commencer quelque part.


Je est un autre.
— Arthur Rimbaud

A aussi est un autre, Arthur.
D, l’auteur de cette fable, en est également le personnage principal. Il est aujourd’hui adulte. À l’âge ou l’on apprend ses leçons, les professeurs lui disaient quelque chose comme : « Un adulte est un homme qui exerce une profession utile. » Dans l’avenir, D deviendrait un homme. Aujourd’hui, lorsque D considère l’avenir qu’il a vécu, il se demande parfois comment il en est arrivé là.
On ne comprend pas tout de suite tout, D ! Recommençons par le commencement. Notre auteur affirme que dès qu’il a su ce qu’était un auteur, il a commencé à en devenir un. Son histoire commencerait donc ainsi, ou à peu près...
Quand il était petit, D avait un grand frère, qu’il a encore. Seulement, aujourd’hui, il est plus grand que son frère. D, qui ne s’en est jamais laissé imposé, a appris à écrire avant d’aller à l’école, en regardant faire ce grand frère gaucher. D, lui, est droitier, mais il tient encore et toujours son crayon comme un gaucher. Encore une preuve qu’on naît comme on est, si on peut dire. Ah, ah.

Chers professeurs, estimés collègues, adultes assemblés,
D, dans une démonstration précoce de l’esprit scientifique, a adopté un comportement mimétique fondé sur l’observation des faits. Nos corps mêmes nous renvoient, de leurs moitiés inégales — hémisphères désappariés, un pied plus grand que l’autre, distribution des poils, séparation des cheveux, yeux de Bowie — l’image d’une parité brisée. D’Ève et d’Adam, la loi naturelle est universelle. L’art et la science se rejoignent à la croisée de nos deux mains. Si on est droitier, et qu’on a un crayon en main, l’enfance de l’art consiste à tracer un portrait de sa main gauche avec sa main droite. Si on est gaucher, l’équation s’inverse. Scientifique ou pas, c’est un fait. D’ailleurs, aujourd’hui, la plupart d’entre nous écrivent au clavier,
à deux mains.

À l’époque, on regardait de haut le comportement de D, brave objecteur de conscience, visité par l’intuition de la vérité. Dès ses débuts, D a cru que son talent le sauverait des sanctions sociales. D est la pire des notes. E, un échec. D accumule les A. En ces rares occasions où il manque à son ambition, D pleure, certain d’avoir été trompé par le destin. Il est pire de mouiller sa feuille d’examen que de mouiller ses draps. La honte pèse lourdement dans le regard des autres. On peut y échapper en n’en faisant qu’à sa tête.
Il appartient à tous de découvrir la science infuse en eux. Maman, papa, auteurs de nos jours, ont beau ne pas savoir ce qu’ils font, ils ont raison. Ainsi donc, nombreux sont ceux qui croient que les lignes de la main gauche contiennent d’importants renseignements sur notre destin. Que cela soit vrai ou faux, comment le savoir, à la fin ? Oui, à la fin peut-être. Quand nous ne serons plus là pour le dire. Pour l’instant, mieux vaut revenir à notre histoire.
Un jour, une graphologue visite la classe de D. Elle affirme qu’une écriture qui penche vers la gauche est pessimiste, alors qu’un penchant pour la droite dénote l’optimisme. Les gauchers sont pessimistes : ils ne gagnent jamais. Les droitiers sont optimistes : on leur abandonne le bénéfice du doute. Gauche, droite, les idées arrêtées sont dangereuses.
Déjà, D travaille fort à développer son esprit critique. D, qui après tout est droitier, s’applique à détourner le cours de son écriture, afin d’apparaître optimiste. Il n’abandonne pas ses aspirations, il ne fait que les ajuster à la réalité. Il faut faire des sacrifices pour arriver à ses buts dans la vie. Son style d’écriture s’accompagne d’une vague douleur au poignet. L’inclination de sa calligraphie parvient seulement à déplacer cet élancement.
À l’école, on apprend à travailler de ses deux mains. À l’extérieur le monde change. À défaut de se changer soi-même, on espère un jour arriver à changer le monde. Un auteur est quelqu’un qui feint de savoir ce que les autres ignorent, et qui, en travaillant de ses deux mains, n’en fait qu’à sa tête. On pourrait dire que D, qui à l’époque déjà était un autre, a appris ce qu’était un auteur dès qu’il a tenu un crayon pour imiter son frère. Il précise cependant, pour apparaître raisonnable, qu’il a longtemps voulu être un auteur et autre chose encore, parce que le métier d’auteur, à en croire l’opinion générale, n’est pas tout à fait un métier utile, et qu’il faut bien être un homme.
Prenons Arthur comme exemple, qui s’est retrouvé au Tchad à trafiquer des armes. Il paraît aussi qu’il a écrit des réclames pour le savon du Congo. L’Afrique est alphabétique. La poésie est partout.
À l’époque de ses ABC, D, qui ne voulait pas trop s’éloigner de ses ambitions d’auteur, a tour à tour choisi différentes professions en A. Archéologue. Pour porter un chapeau. Architecte. Pour revenir chez soi. Astrophysicien. Pour atteindre le ciel. Voilà comment D imagina, avec un grand A, son Avenir. Il ne l’avait pas remarqué avant d’en faire une phrase, ce qui tend à confirmer son choix de carrière. En tous les cas, D avoue qu’il s’est un peu trompé, dès le départ, et peut-être par exprès, sur le caractère particulier de ces métiers. En fait, il les envisageait avec l’excès de poésie propre à sa réelle vocation. Et il cultivait un amour démesuré de l’inutile, avec lequel on ne fait pas un métier, mais sa vie.
Archénologue. Anarchitecte. Astronautre.
Ça n’existe pas vraiment, comme on dit.
On ne peut pas toujours faire semblant. Qui est honnête avec soi est honnête avec les autres. Un adulte est plus grand que la somme de ses parties. A n’est pas ce qu’il n’est pas, ou ce qu’il n’a pas pu être. Aussi, on ne peut pas être partout à la fois, mais quand même. Il faut revoir ses attentes, comme ses leçons autrefois. Ce que je vous dis est vrai, et ce n’est pas de ma faute.
Arthur avait raison.
J’étais un A.


Dans les trois chapitres qui suivent,
D dresse l’ABC de ses ambitions d’avenir,
qui ne sont plus ce qu’elles étaient,
mais quand même.


« Pierre qui roule n’amasse pas mousse », disent les pages roses.
Les vrais hommes ne parlent pas comme ça. Ils vivent d’autres vies que les nôtres. Parfois, à force de se tourner les pouces, de petites mousses s’accumulent au fond des poches de pantalons. Nos pantalons amassent donc mousse, contrairement aux pierres
qui roulent.
D revient de Laval. Ses aventures se déroulent le long de l’autoroute 15. Il voit, par la fenêtre de la voiture familiale, un panneau qui annonce qu’il y a danger d’éboulement. Dans la vie des vrais hommes, le danger est constant. Au commencement du film que D aime, une pierre roule aux trousses d’un archétypal archéologue.
En Amérique centrale, des gens décédés, qui faisaient partie d’une civilisation intéressante, bien que dépassée, ont installé un piège pour prévenir de futurs pillages. Notre héroïque archéologue s’enfuit à toutes jambes, sur une musique entraînante. Cela dit, notre homme n’abandonne pas les vieilles valeurs pour si peu : c’est un américain,
et il n’en perd même pas son chapeau.
Lorsque D tente, sur un sentier insulaire des Milles Îles, d’imiter son héro, en chantonnant sa chanson thème, il trébuche sur une racine, et déboule jusqu’au bas de la pente. Il s’érafle le genou, les coudes, et le front. L’archéologue doit se pratiquer, pour arriver à bien faire son métier. Les cailloux qui dévalent, sur fond jaune, la pente raide, rappellent à D le crâne éclaté qui connote le danger d’explosion sur les cannettes d’aérosol. Elles sont cachées sous l’évier de la cuisine, hors de portée des enfants. D entend sa mère professer. « Si tu ne fais pas attention, tu pourrais recevoir des cailloux sur la tête. Si tu ne fais pas attention, ton crâne pourrait voler en éclats. Une explosion ressemble à une avalanche, et ses effets sur les vivants sont à peu près les mêmes. » D est un homme d’action, et il exagère celles de sa mère.
« Nous étions poussière et nous retournerons à la poussière » affirme le prêtre. Le prêtre a lu ça dans son livre préféré, dans le confort du presbytère. Dans le film, la poussière s’élève dans le sillage de la pierre, qui roule avec un ronron meurtrier, propre à un aspirateur géant. L’archéologue, qui est un homme savant (professeur à temps partiel), en a conscience. Son métier consiste à remuer la poussière des siècles, à la recherche de révélations objectives comme des pierres.
L’archéologie est une profession qui dépoussière. D époussète les tablettes de l’armoire à jouet, située au sous-sol de la maison de banlieue, et l’écran de la télé. Un jour, pour se rapprocher de son avenir rêvé, il se résout à l’action. Un chapeau identique à celui de l’archétypal archéologue est fort difficile à trouver, même chez les plus anciens chapeliers de Montréal. Henri, Henri ! D imagine qu’un jour, dans la penderie de ses parents, un archéologue de l’avenir, au cours d’une de ses aventures, retrouvera ce chapeau, identique à celui du héros. D l’a si peu porté. Il est gris, plutôt que brun, et c’est peut-être de la faute à la poussière.

L’architecte a la tête chauve et dure comme un morceau de ciment. Il s’érige avec autorité. Sur les photos, il porte des complets griffés, et il sourit rarement. On ne rigole pas avec les formes. L’architecte devine l’avenir, et il est préférable de se plier à sa méthode. Les hommes forts ne sont pas toujours ceux que l’on pense. D note que le maire de sa ville, l’honorable Jean Drapeau, ressemble à l’architecte. Un drapeau flotte au bout d’un mât. Ah ah. Le mât du stade s’érige avec grâce. C’est la plus haute tour autoportante au monde. Jean a fait construire le stade olympique, qui ressemble à ce qu’on appelle, dans les films de science fiction qu’affec­tionne D, un vaisseau mère, posé sur sa jupe de ciment dans le quartier natal du maire. Ce quartier ressemble drôlement à la banlieue de D.
D y retourne, allongé sur la banquette arrière du véhicule parental, qui file le long de l’autoroute 15. Oncle Jean habite Laval, avec tante Thérèse. J n’est pas vraiment l’oncle de D, pas plus que T sa tante. Ils sont seulement certains des meilleurs amis de ses parents. Les choses de la vie sont pour plus tard. Cela dit, J est tout de même l’oncle préféré de D. Il est dessinateur à la ville de Laval, et D croit qu’il est architecte, malgré ses cheveux bouclés, et sa mine rieuse.
J a offert à D, lors d’une visite récente, un ensemble de géométrie au nom allemand, et des bleus usés. D utilise la vaste étendue blanche au revers de ces bleus pour dessiner. Il orchestre des batailles stellaires, où s’affrontent des civilisations improbables. Les étoiles sont des points jaunes ou rouge. Les planètes sont unies, rayées ou à anneaux. Les rayons laser sont rouges ou bleus, selon l’équipe. Les vaisseaux sont des bolides triangulaires, aux réacteurs incandescents, ou de gros vaisseaux mères. Les explosions, des efflorescences colorées du vide.
L’espace est une étendue sans fin, qui s’enroule indéfiniment autour d’elle-même. La vie est tissée de paradoxes. En grandissant, D se rapproche de la terre. Il commence à dessiner les cartes d’autres mondes au crayon de plomb. Continents tremblants, montagnes triangulaires, lacs en flaques, rivières et routes capillaires, points ronds des villes, désignées par des vocables sans étymologie. La légende de ces cartes est imprécise. Plus tard encore, D se penche sur les villes. Des amas de petits carrés représentent les pâtés de maison. Certaines sont coiffées de coupoles. Les rues serpentent. D habite une maison Monopoly, sur un quadrilatère qui ressemble au tableau de ce jeu. Il en modifie la forme.
Sur la banquette arrière du véhicule parental, D scrute le ciel. La nuit tombe. Les nuages, la découpe des villes, défilent à toute vitesse. Près du pont qui relie Laval à Montréal, trois tours rondes, c’est rare. On pourrait y garer une soucoupe volante. Clic. À proximité de l’aéroport, des avions passent au-dessus de l’autoroute. Certaines étoiles clignotent. Ce sont peut-être des vaisseaux. D espère, et a peur, d’apercevoir un OVNI par la fenêtre arrière. L’auto file assez vite pour qu’il le perde de vue avant que ses parents ne l’aperçoivent. Il ne comprend pas tout. Lui seul l’aura vu. Il portera le poids de ce secret jusqu’à un avenir incertain. Les années lumière passent trop vite pour qu’on les voit. D’anciens bleus pour l’univers jaunissent dans la poussière d’un sous-sol de banlieue. D devient un homme du monde, oublie ses plans invérifiables. L’astronomie est populaire, et c’est un fait connu : l’image d’autres mondes nous parvient toujours en retard.


Depuis qu’on a marché sur la lune, la Terre, c’est de la balle.
La sortie de l’autoroute qui ramène D de Laval longe ce qui reste du terrain de golf. À ce que raconte le père de D, grand amateur de ce jeu, sa banlieue a un jour abrité le plus grand terrain d’Amérique du Nord. Un parcours de golf enchaîne une série de trous, selon un multiple de 9. Les nombres ont des pouvoirs paradoxaux. 36, 18, 9 : plus le terrain est troué, plus il est grand. La balle doit survoler du gazon, des ruisseaux, des pièces de sable, avant d’atterrir au trou, dont la présence est marquée par un petit drapeau rouge.
La terre est ronde. La lune est constellée de trous remplis de poussière, les cratères. On nomme mers ou océans les grandes étendues lisses qui apparaissent à sa surface, et qu’on prenait pour de l’eau, quand on n’en croyait que ses yeux. Une fusée est un projectile lancé vers la Lune, assez fort pour se détacher de l’attraction terrestre et tomber dans celle de notre astre voisin. Le 20 juillet 1969, Neil Armstrong a planté un drapeau en pleine Mer de la Tranquillité. Heureusement qu’elle était méta­phorique. En 1971, Allan Shepard a frappé, à sa surface, deux balles de golf à l’aide d’un fer 6. L’une d’elle a atterri 400 verges plus loin. La Lune est devenue le plus grand terrain de golf du monde. Désolé papa.
Le père de D, bien qu’il n’ait jamais fait de trou d’un coup, a autrefois été champion de golf. Dans sa preste jeunesse, il a représenté le Québec dans une finale du nord-est. Il a perdu devant le représentant Américain, dont le peuple, après tout, a engendré les astronautes. Le nôtre contemple les exploits des voisins en version doublée. Depuis que le rectangle de nos télés nous a renvoyé l’image de la balle bleue du monde, on nous dit que nous sommes tous astronautes. Cela, comme bien d’autres choses, n’est vrai que métaphoriquement. Eau bleue, déserts, montagnes, forêts, la courtepointe colorée des continents a prouvé que les coutures de la mappemonde sont invisibles. Les raisons qui empêchent D de devenir astronaute sont, en définitive, politiques. D’abord, D porte des lunettes. L’agence spatiale est catégorique sur ce point : il ne faut pas douter de la qualité d’un regard pour se mériter la lune. Alors, même si l’armoire à jouets de D est remplie de vaisseaux spatiaux, il n’a pas le right stuff.
D n’a aucune difficulté à croire que les astronautes, qui sont comme son père de vrais hommes, s’entraînaient toute la journée. Dans la jeunesse de D, on lui promettait le ciel. Angélique ou astronautique. Il n’est pas donné à qui veut. Pour être un bon chrétien, et gagner son ciel, il ne faut pas pêcher. Le golf est un sport populaire auprès des retraités, qui sont plus près du leur. L’ère spatiale est finie, et ni la foi, ni la santé, ne sont tout à fait ce qu’elles étaient. Tu as demandé la lune. Tu peux avoir le golf.
Avouons-le, D n’est pas si sportif, et le golf ne l’intéresse que pour sa parenté à l’exploration lunaire. Les fins de semaine, il aime s’aventurer dans le sous-bois aux abords du terrain, à la recherche des balles perdues, tombées là comme des météorites. Mer de la tranquillité, Océan des soupirs. La lune, à un pas de la terre, est le paradis des retraités. En 1969, deux astro­nautes ont passé deux heures et demi à remuer la poussière de la lune à la recherche de cailloux. En 1971, Allan Shepard, qui aurait dû avoir mieux à faire, a égaré deux balles de golf à la surface de la lune. Un jour, quand la lune sera donnée à tous, D choisira un cratère pour y installer son bureau d’écriture, et écrire le Grand Roman de la Terre. C’est un sujet très québécois, et il semblera plus intéressant une fois gagné le ciel.


Question 1
A. Un astronaute est américain.
B. Un architecte bâtit.
C. Un archéologue ne perd jamais son chapeau.
D. D n’est pas dupe.

Question 2
A. Un archéologue est un homme d’action.
B. Le rose est une couleur de bébé.
C. Un chapeau brun habille bien son homme.
D. D est déçu par certaines réalités.

Question 3
A. Les années lumières passent trop vite.
B. Toutes les idées ne sont pas bonnes.
C. L’architecte est chauve comme le ciment.
D. D a la tête dure.

Question 4
A. L’astronaute est américain.
B. La terre, c’est de la balle.
C. Le ciel n’est plus ce qu’il était.
D. D demande la lune.

Réponses en page 14


Surtout, ne soyez pas déçus. La bonne réponse est en D. D, pourtant, ne correspond exactement à aucune des réponses
proposées. D’ailleurs, il n’est ni archéologue, ni architecte, ni astronaute. Il est, à chaque fois, autre chose encore, D.